Les Chiens sont mes Amis

Un avis personnel...

Publié le : 12 décembre 2010

Ne dites pas à Jan Moro qu'il est un SDF, il n'aimerait pas ça. Lui-même se qualifie plutôt d'entrepreneur en attente de financement.

Je ne suis pas un SDF. Je serais plutôt un petit entrepreneur qui préfère ne pas se limiter à une activité en particulier, ni s'encombrer d'un local avec tous les soucis, les impôts, le loyer, et cetera. Je préfère garder toutes les options ouvertes. Je préfère adopter une attitude positive face aux opportunités qui pourraient se présenter — ce qui, à mon avis, est l'autre clé de la réussite. Quand on est trop attaché à un lieu précis, on n'a aucune chance de tendre la main pour saisir l'occasion au vol si quelque chose de mieux survient.

Pour l'heure, il navigue du côté d'Indianapolis et, l'hiver approchant, s'apprête à prendre ses quartiers dans la cabane du gardien du champ de foire, libre à cette époque de l'année. Mais le voilà bientôt dérangé par un camion qui ne devrait pas être là. Curieux, espérant trouver un petit boulot, Jan s'approche et se trouve bientôt nez à nez avec une cargaison de chiots, de gros chiots. Surpris par les propriétaires — pas engageants du tout — Jan réussit à s'enfuir…

Jan Moro est un gentil Geotrouvetout qui a toujours plus d'idées que de moyens pour les mettre en œuvre. Le déodorant à effet retard, c'est lui… La cagoule pour les fumeurs, lui aussi… Et ce sont ses pérégrinations auxquelles nous sommes attachées par Michael Z. Lewin. Et Jan se promène beaucoup, croise beaucoup de monde…

Raconté à la première personne, le récit de Jan, dont le fil conducteur est une sorte de trafic de chiens dont au fond on n'entendra pas beaucoup parler, est parsemé d'anecdotes savoureuses, d'histoires drôles, qui racontent sa vie d'homme des rues.
Michael Z. Lewin montre beaucoup de tendresse à l'égard de son personnage, gentil génie ignoré, et malgré toutes les galères qu'il lui a fait subir, il en fait un optimiste forcené, à la limite de la naïveté.
Jan est un gentil, fondamentalement bon. Qu'il croise des trafiquants, des flics ripoux, de fausses femmes fatales, il garde toujours l'espoir et le regard tourné vers un avenir radieux. C'est son côté touchant, ce qui le rend particulièrement attachant.

Les Chiens sont mes Amis devient de ce fait un roman atypique, en Jan Moro en total décalage avec les personnages qu'on croise le plus souvent dans les romans noirs. Si l'environnement reste le même — la ville, la galère, les trafics au sens large —, l'approche est totalement différente.
Et vous savez quoi ? Cette gentillesse fait un bien fou.

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Quelques pistes à explorer, ou pas...

Le roman a paru une première fois en 2001 aux éditions l'Atalante sous le titre Lumpen. Épuisé, il ressort aujourd'hui dans une traduction entièrement revue et corrigée.