Le Tailleur Gris

Andrea Camilleri

Métailié - Octobre 2009 - Traduction (italien) : Serge Quadruppani

Tags :  Roman noir Psychologie Quidam Années 2000 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 28 février 2010

Recommandé L’histoire est simple et belle comme un instant proche de la vérité. C’est celle d’un homme qui vieillit : l’important banquier se réveille un matin retraité et de plus en plus angoissé. Cet état, Camilleri le restitue à merveille sous une certaine indolence, vite rompue quand on rentre dans les détails. Car autour de notre retraité rôde la mafia, et surtout sa jolie jeune femme Adèle. Il l’admire le dimanche dans son rituel du bain, mais subit ses manies et sa distance. Et comme il a plus de temps et de vide à combler, il commence à observer, réfléchir, se souvenir… Cette femme l’aime-t-elle ? Lui, a-t-il vraiment aimé sa première femme, son fils parti loin ?

Le roman oscille entre farce (le mari, la femme et son amant) ; drame et tragédie. Dépossédé de son quotidien, cet homme voit soudain les choses et les gens tels qu’ils sont. Il en retirera de la souffrance, et aussi l’opportunité d’agir par lui-même, et pour lui.

Camilleri laisse ici les enquêtes du commissaire Montalbano mais reste au plus près de l’individu. Triste et drôle, ce Tailleur Gris (dont le titre prend toute sa saveur, expliqué dans l’histoire) peut aussi être lu comme l’histoire d’un crime parfait.
Pour finir j’ai une pensée pour l’auteur, car on aura beau dire qu’il ne faut pas toujours le chercher dans l’histoire, Camilleri n’écrit pas sur un tel sujet par hasard, lui qui va sur ses quatre-vingt-cinq ans.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Un français, Philippe Huet, est à lire avec son roman L’Inconnue d’Antoine, où l’on retrouve un autre retraité, une autre histoire d’amour et de faux-semblants, et une belle écriture.

Le début...

Les dix premières lignes...

Il rouvrit l’œil comme tous les matins à six heures tapantes.
En se redressant d’un quart et en se penchant de côté au risque de tomber du lit, il tâtonna de la main gauche sur la table de nuit, trouva la montre, la prit, se recroquevilla de nouveau, de l’autre main alluma, mata la montre et eut la confirmation qu’il était six heures (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Le directeur d'une banque, à la retraite, a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui, Adèle, dont on découvre peu à peu la double personnalité. Affamée de reconnaissance sociale et parangon de respectabilité, elle est aussi dotée d'un appétit sexuel sans bornes et sans morale, au point d'imposer à son vieil époux la présence d'un jeune cousin qui sait la satisfaire.
Est-elle totalement insensible ou aime-t-elle en réalité son mari plus que tout ? Le vieil homme creuse l'énigme. Tout en perçant à jour les faux-semblants d'une société bourgeoise qui affecte la bienfaisance et pratique le compromis mafieux, tout en acceptant sa déchéance contre quelques moments de bonheur sensuel, il découvre des facettes contradictoires d'Adèle, incroyable figure féminine, en attendant le jour où elle revêtira le tailleur gris...
Écrit dans une langue sobre, ce roman d'Andrea Camilleri nous fait découvrir un nouvel aspect totalement inconnu jusque-là, du talent du grand auteur sicilien, dans la lignée des Simenon sans Maigret. Dans cette histoire où le tragique se fait quotidien, les virtuosités langagières se font discrètes comme le désespoir qui pointe. Une grande et splendide réussite d'un écrivain octogénaire qui est aussi, et de très loin, le plus lu en Italie depuis une quinzaine d'années.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Andrea Camilleri










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Un Été ardent Les Ailes du Sphinx