Level 26

Anthony E. Zuiker

Michel Lafon - Janvier 2010 - Traduction (anglais) : Pascal Loubet

Tags :  Thriller Serial Killer Flic Los Angeles Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 03 février 2010

Sqweegel est un tueur psychopathe qui depuis vingt ans assassine en toute impunité ; tous ceux qui l'ont traqué sont morts ou en piteux état.
Alors que le monstre est de retour aux États-Unis et donne de ses nouvelles, c'est Tom Riggins, de la DAS — extension secrète du FBI qui chapeaute le programme VICAP, en gros la crème de la police pour la crème des criminels — qui est chargé de la supervision du dossier. Le gouvernement américain met sur la table une prime de vingt-cinq millions de dollars, mais malgré cette carotte astronomique, aucun agent de la DAS ne se porte volontaire pour apprécier le bâton tendu par Sqweegel.

Un homme reste cependant susceptible de s'opposer au tueur : Steve Dark. Deux ans auparavant, il a bien failli mettre fin à ses agissements, réussissant à l'approcher jusqu'à quasiment le toucher avant que malheureusement, il ne réussisse à s'enfuir… puis à se "venger" de cet affront, allant jusqu'à massacrer au grand complet la famille de Dark.
Steve a quitté la police, a poursuivi un temps sa quête en solitaire avant d'abandonner et de refaire sa vie.
Devant l'urgence de la situation, Riggins est sommé par sa hiérarchie, sous peine de mort et dans un délai de quarante-huit heures, de convaincre Steve de rempiler…

Bon, vous l'aurez compris, on est au pays du thriller dans toute sa magnificence, de la grosse cavalerie en forme de tête de gondole, du marketing, en un mot : du business.
Habituellement, lorsque je reçois ce genre de service de presse, je n'y prête guère attention compte tenu du fait que mon temps de lecture n'est pas extensible à l'infini et que je n'aime pas le gâcher. Si j'ai fait une exception, c'est en partie dû au packaging (le livre était présenté dans un "encartonnement" d'un blanc immaculé s'ouvrant à l'aide d'une fermeture Éclair) et au texte qui terminait la quatrième de couverture :
« Plus qu'un thriller, une expérience en ligne.
Toutes les vingt pages, Internet peut prendre le relais du roman : enregistre-vous sur www.level26.com et regardez les séquences réalisées par Anthony Zuiker. »


Je ne connaissait pas Anthony E. Zuiker, mais on m'a bien précisé qu'il était le créateur, scénariste et producteur de la série Les Experts, la plus regardée au monde. Oui, parce qu'au départ, Level 26 est une nouvelle de Duane Swierczynski (auteur publié en France, notamment chez Rivages), reprise puis développée par le staff Zuiker pour un faire un produit de grande consommation et l'associer à ce que sait faire le bonhomme, du polar télévisuel qui marche.
La théorie de Zuiker est simple. N'étant pas homme à s'ennuyer à la lecture d'un roman de plus de deux cents pages, lui qui se qualifie de la génération Youtube cherche à ramener ses "semblables" vers le livre en l'agrémentant de séquences vidéo disponibles sur un site associé au roman. Pourquoi pas… sauf que…

Les renvois vers le site Internet ont un côté agaçant, comme si l'auteur avait trouvé plus facile de filmer certaines scènes plutôt que prendre la peine de les écrire. On se dit qu'on peut sans doute se passer de ces interruptions, mais elles reviennent souvent (toutes les vingt pages), s'annonçant parfois d'une invitation du genre : « si vous voulez comprendre… »
Et j'ai "craqué"… J'ai visionné une de ces vidéos, la quatrième, et j'ai aussitôt été déçu de voir incarnés les personnages que jusqu'alors j'imaginais. Le procédé casse ce côté magique de la lecture qui marie les imaginations de l'auteur et du lecteur qui se complètent, se répondent. Recourir à l'image nous transforme en simples spectateurs passifs, quelque chose d'infiniment moins intéressant dans ce genre de spectacle.
Anthony Zuiker se trompe de cible. Je ne suis pas sûr que la génération Youtube prenne le temps de lire ce qui se passe entre chaque vidéo, ni que la génération "papier" passe son temps sur Internet toutes les vingt pages, tout en se demandant — puisque le roman est construit autour des images — si une part du récit ne va pas lui échapper.

Et l'histoire, l'intrigue, l'écriture… Rien de révolutionnaire. Si l'on s'attache à la partie "écrite" de l'expérience, on a un thriller des plus banals qui s'approprie sans vergogne toutes les ficelles du genres, accumulant page après page les clichés les plus éculés : le profiler qui se glisse dans la peau du psychopathe ; le flic qui n'en veut plus, qui a sombré dans l'alcool ; le meurtrier qui ne veut d'autre adversaire que celui qu'il a déjà affronté ; la hiérarchie incompétente ; un meurtrier super-intelligent, super-machiavélique, super-sadique…

Au final, je suis retourné sur le site Internet histoire de visionner quelques unes de ces images, et vous savez quoi… Pour ce que j'en ai vu : elles sont moches ces images.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Lisez donc l'original : Thomas Harris, Le Silence des Agneaux.
Sinon, Level 26 s'annonce comme le premier volet d'une trilogie. Les suivants devraient faire appel encore plus aux internautes.

Le début...

Les dix premières lignes...

Les forces de l'ordre classent les meurtriers sur une échelle de 1 à 25, qui va de l'opportuniste naïf jusqu'au tueur sadique, organisé et calculateur.
Ce que personne ne sait — hormis les membres d'un groupe d'élite anonyme chargé de traquer les criminels les plus dangereux du monde et dont les identités ne figurent dans aucun répertoire —, c'est qu'une nouvelle catégorie de meurtrier est en passe d'apparaître. Un seul homme y correspond.
Sa cible : n'importe qui.
Son mode opératoire : n'importe lequel.
Son surnom : Sqweegel.
Sa classification : NIVEAU 26 (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Les policiers du monde entier répartissent les criminels sur une échelle de 1 à 25, selon leur dangerosité.
Un tueur échappe à cette classification.
Cruel à l'extrême, insaisissable, sévissant sur tous les continents, il ne connaît aucune limite ni aucun mode opératoire de prédilection : c'est le niveau 26.
Un seul homme peut l'arrêter. Il s'appelle Steve Dark, et depuis que ce monstre a massacré sa famille, il s'est juré de cesser de traquer les psychopathes.
Mais bientôt, il n'aura plus le choix.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Anthony E. Zuiker










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