Calmann-Lévy - Janvier 2009
Tags : Thriller Roman à énigme Vengeance Psychologie Complot Quidam Paris Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 09 mai 2009
Ce roman m’a laissé une sensation mitigée tant au plan du style que de la construction. Point positif, j’ai été surprise. L’auteur réussit à déjouer les attentes. Ne pas être prévisible avec ce genre d’histoire, c’est une gageure.
Une femme « pleure toutes les nuits depuis qu’elle est folle » ; ses troubles de mémoire l’ont fait basculer. Les cadavres jalonnent sa vie. Le lecteur découvre les détails dans une première partie bien menée, prenante. Puis arrive la rupture voulue par l’auteur, qui place la narration du point de vue d’un autre personnage. Là, j’ai décroché, survolant les pages m’expliquant ce que j’avais déjà compris alors que, j’imagine, l’élément que je ne peux bien entendu pas vous dévoiler est sensé être une grosse surprise.
Le retour au présent et les retrouvailles avec l’héroïne, Sophie, qui se dépêtre pour survivre, amène un regain d’intérêt. Le suspense se réinstalle plutôt bien et les ficelles de l’histoire sont habiles. Le lecteur vit en totale empathie cette histoire de vengeance et de manipulation, de déchéance, cherchant lui aussi à dénouer des fils qui lui échappent. Dans la catégorie divertissement à tendance écriture cinématographique, Robe de Marié possède d’indéniables qualités. On prend plaisir à repenser au scénario de ce roman, à l’inverse de bien d’autres, plaisants sur l’instant mais qu’on oublie vite ensuite.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Peut-être Barabra Abel qui, avec son roman Un Bel Âge pour Mourir, entraîne également dans la folie et la manipulation.
Les dix premières lignes...
Assise par terre, le dos contre le mur, les jambes allongées, haletante. Léo est tout contre elle, immobile, la tête posée sur ses cuisses. D’une main, elle caresse ses cheveux, mais ses gestes sont désordonnés. Elle pleure. Ses sanglots deviennent parfois des cris, elle se met à hurler, ça monte du ventre. Sa tête dodeline d’un côté, de l’autre. Parfois, son chagrin est si intense qu’elle se tape l’arrière de la tête contre la cloison (…)
Quatrième de couverture...
Il n’y a qu’une seule maladie mentale : la famille.
Évidemment, je m’y attendais puisque j’en suis l’auteur mais… à ce point-là ! Quelle vision, c’est à peine croyable…
Son mari n’est plus que l’ombre de lui-même. Les vertèbres ont dû être salement touchées. Il doit maintenant peser dans les quarante-cinq kilos. Il est tassé dans son fauteuil, sa tête est maintenue à peu près droite par une minerve. Son regard est vitreux, son teint jaune comme un coing. Et il est tout à fait conscient. Pour un intellectuel, ça doit être terrible.
Quand on pense que ce type n’a pas trente ans, on est effaré… Quant à elle, elle pousse le fauteuil avec une abnégation admirable. Elle est calme, son regard est droit. Je trouve bien sa démarche un peu mécanique mais il faut comprendre : cette fille a de gros soucis…
En tout cas, elle ne tombe pas dans la vulgarité : pas d’attitude de bonne sœur ou d’infirmière martyre. Elle serre les dents et pousse le fauteuil, voilà tout. Elle doit pourtant réfléchir et se demander ce qu’elle va faire de ce légume. Moi aussi d’ailleurs.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...