Duel en Enfer

Bob Garcia

Editions du Rocher - Novembre 2008

Tags :  Roman à énigme Roman historique Polar social Serial Killer Détective privé Londres Historique (avant 1930) Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 23 janvier 2009

Sherlock Holmes est mort. Son biographe et fidèle ami, le docteur Watson, se débat pour faire vivre sa fondation depuis que, pleurant le disparu, il a décidé de ne plus écrire une ligne sur ses enquêtes. Cependant, la réalité est cruelle : il manque cent mille livres dans les caisses.
Son éditeur, George Newnes, aiguillé par la présidente des "fidèles lectrices du Strand Magazine", remarque que rien n'a jamais été écrit par Watson entre août et décembre 1888, période sombre pour Londres puisqu'elle correspond aux crimes du célèbre Jack l'Éventreur.
Il paraît fort improbable qu'à l'époque Holmes et son acolyte ne se soient pas penchés sur la question. Et Newnes de proposer à Watson, contre une somme rondelette destiner à renflouer sa fondation, de replonger dans ses souvenirs, même avec une mémoire soi-disant défaillante…

Et c'est ainsi que vont s'égrener sous nos yeux les pages du journal du bon docteur Watson, du 24 août 1888 au 1er janvier 1889.
Bob Garcia est un fin connaisseur de l'univers construit par Sir Arthur Conan Doyle autour de son héros Sherlock Holmes, il en connaît toutes les ficelles, les attitudes, la psychologie. Cependant, à la lecture de Dual en Enfer, on assiste à un hommage personnel, révérencieux même, plutôt qu'à un plagiat ou une simple (re)copie. Il semble bien (je ne suis pas non plus un spécialiste du genre, et ceux-là pourraient sûrement se prononcer plus que moi) que l'univers holmésien soit ici revitalisé, dynamisé, et que l'auteur, en s'approprient le mythe, lui apporte quelques couleurs nouvelles et une bonne dose d'humour noir.

Bob Garcia nous présente un docteur Watson au passé douloureux, rongé par ses obsessions, et tentant de suivre dans ses raisonnements un Sherlock Holmes particulièrement secret, résolument individualiste, et qui tient parfois du savant fou.
Et puis il y a les meurtres sanglants, ces femmes égorgées, éventrées, dans le quartier de Whitechapel. Holmes et Watson se trouvent plongés dans un des quartiers les plus mal famés, mais aussi l'un des plus miséreux de la capitale anglaise. La révolution industrielle bat son plein, mais le progrès social reste encore à venir. Le tableau n'est guère reluisant.
Bob Garcia dresse le portrait de l'Angleterre victorienne, mais c'est une image à la Dickens qui apparaît, où les hommes sont abrutis pas l'alcool, les femmes réduites à la prostitution pour vivre, les enfants condamnés à se nourrir de déchets, les habitations — quand elles existent — délabrées, et la maladie, la misère, partout.
Le portrait s'étend, à travers l'enquête rigoureuse de Holmes, jusqu'à croiser quelques figures connues, comme Joseph Merrick (Elephant Man) ; jusqu'à assister aux spectacles de magie, de voyance, nombreux à l'apoque ; jusqu'à visiter les asiles de fous (Freud frappe à la porte) ; et c'est un peu toute la fin du XIXème siècle qui se décline au fil des pages.

Bob Garcia maîtrise son sujet et sait entretenir le mystère, voire le suspense, d'un style alerte, même si sur la fin l'affaire traîne un peu en longueur et aurait gagné à quelques raccourcis. Mais l'ensemble constitue un véritable tour de force : hommage à Conan Doyle et à son héros, hommage également aux feuilletonistes de l'époque par sa construction, et hymne au roman à énigme, coloré de cette touche personnelle : ce regard "social" qui s'apparente fort à du roman noir. Du beau boulot.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Bob Garcia a déjà revisité le mythe crée par Arthur Conan Doyle en écrivant en 2005 Le Testament de Sherlock Holmes.

Le début...

Les dix premières lignes...

Je n'avais jamais reçu autant de courrier depuis la disparition de Sherlock Holmes. C'était comme si moi, George Newnes, directeur du Strand Magazine et éditeur du docteur Watson, je devenais tout à coup responsable de tout ce qui concernait de près ou de loin le fameux détective. Le décès de Sherlock Holmes provoquait un incroyable regain d'intérêt auprès du public. On me demandait d'éditer de nouvelles enquêtes du grand détective, comme si je disposais d'un stock inépuisable d'inédits au fond de mes tiroirs. Mais ce n'était malheureusement pas le cas…


La fin...

Quatrième de couverture...

Londres, été 1888. Sous une chaleur suffocante, la ville est saisie d’horreur par les premiers meurtres de celui qu’on surnommera bientôt « Jack l’Éventreur ». Mais que fait donc à cette époque le célèbre Sherlock Holmes ? Pourquoi aucune de ses enquêtes ne mentionne-t-elle la plus fameuse affaire criminelle qu’ait connue l’Angleterre de son temps ?
C’est ce que va découvrir Georges Newnes, l’éditeur du docteur Watson, lorsque ce dernier, bien des années plus tard, lui confie le journal de l’enquête qu’il mena aux côtés de Holmes sur l’insaisissable tueur en série — non sans l'avertir : « Toutes les histoires ne sont pas bonnes à raconter… On n'invoque pas sans risque la mémoire de Jack l'Éventreur. »
Ce roman survolté, au suspense haletant, retrace la confrontation entre deux figures de légende. Une terrible plongée dans l'enfer des bas-fonds londoniens, sur les pas de Jack l'Éventreur, dont le spectre hantera longtemps les nuits du lecteur.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Bob Garcia










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