Zulma - Janvier 2008
Tags : Roman noir Quidam France Moins de 250 pages
Publié le : 06 avril 2008
En une page d’ouverture, la gare puis l’hôtel, Pascal Garnier aménage un monde tout autour de son personnage. Grâce aux descriptions courtes, porteuses d’images fortes, le lecteur est côte à côte avec lui. La suite confirme cette impression, l’histoire et le style m’ont conquise.
Il ne dit rien. Il attend que José finisse de s’effacer le visage en se frottant à deux mains les yeux et les joues hérissées de poils noirs.
Des êtres sans lien les uns avec les autres se rencontrent ; tous autour de Gabriel, personnage errant dans cette ville qui ne dira son nom qu’à la fin.
On perçoit les échos de souffrances, des bonheurs perdus craintivement retrouvés. Dans l’église une petite vieille, au comptoir de l’hôtel une réceptionniste, derrière son bar un patron seul et désemparé et dans la rue ce cordonnier, ah comme il nous parle de son métier (occasion d’un clin d’œil à Marcus Malte, auquel on se prend d’ailleurs à penser à la lecture de ce roman) ; et tous nous installent dans une ambiance quasi douillette.
Le poireau-pomme de terre est le meilleur ami de l’homme qui s’est penché trop près du bord.
Avec Gabriel qui tente d’apporter la douceur dans les vies qu’il côtoie, les instants partagés sont puissants, mais le bien-être est trompeur. Ici ce n’est pas le monde d’Amélie Poulain. Derrière les bons petits plats, la noirceur pèse, la noirceur gagne. Aussi entouré soit-il, le solitaire explose sous la douleur. Mais ça, c’est à vous de le découvrir maintenant, tout comme l’histoire de ce panda, et tout ce qu’il représente.
Malgré un final un peu déconcertant, ce roman atypique me donne immédiatement envie de lire tout ce que cet auteur attachant a écrit d’autre.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
L’écriture poétique de Marcus Malte, la noirceur de Thierry Crifo.
Les dix premières lignes...
Il est assis, seul au bout d’un banc. C’est un quai de gare désert où s’enchevêtrent des poutrelles métalliques sur fond d’incertitude. La gare d’une petite ville de Bretagne, un dimanche d’octobre. Ça ressemble à n’importe où mais c’est bien la Bretagne, enfin, celle de l’intérieur, la mer est loin, insoupçonnable, rien de pittoresque. Il flotte dans l’air une vague odeur de lisier. Une pendule propose 17h18 (…)
Quatrième de couverture...
Grâce à ses talents de cuisinier et à son charisme indolent, Gabriel — à peine débarqué d’on ne sait où — tisse des liens très forts avec les habitants d’une petite ville de Bretagne : une bien belle réceptionniste d’hôtel, deux junkies au bout du rouleau et surtout José, le patron du Faro, dont la femme est à l’hôpital…
Pareil au panda en peluche échoué sur le comptoir du Faro, Gabriel offre sa personne et son temps à celles et ceux qui viennent à lui, plus surpris ou séduits que méfiants. Et pourtant, s’ils savaient…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...