Mat à Mort

Hervé Sard

Krakoen - Décembre 2007

Tags :  Roman d'enquête Vengeance Flic France profonde Années 2000 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 08 janvier 2008

Quatre morts inexpliquées dans un petit périmètre ardéchois. Quatre morts soi-disant naturelles, mais précédées chacune d'une lettre anonyme adressée au commissariat : « Un », puis « 2 », puis « Un de plus » et enfin « Ultime avertissement »
Des quadras en pleine santé — hommes ou femme — qui s'évanouissent du monde des vivants. Des morts trop nombreuses, trop rapprochés, pour être une simple et navrante coïncidence. Et c'est bien ce qui inquiète le chef de la police locale. Et puis il y a ces lettres…

Un point commun relie néanmoins les victimes : elles ont toutes l'air d'être mortes de peur. C'est quand les cadavres continuent de s'accumuler — cinq, puis neuf — que Sylvain, l'assistant du chef, homme de terroir, fait ressortir une autre similitude, plus "sérieuse" et pouvant, elle, mener à une piste : chacun des morts apparaît sur une vieille photo de sa collection personnelle. Un cliché qui date de 1975 et présente les équipes de foot des deux villages voisins qui s'opposent alors dans l'habituel "derby".

Hervé Sard est un conteur. Il vous installe en quelques phrases dans un décor confortable et vous fait défiler sous les yeux cette mystérieuse histoire d'une écriture limpide qui donne envie de se laisser porter. Mat à Mort est de ces romans qui s'avalent d'une traite, avec facilité, sans autre prétention que celle de vous emmener quelques heures dans un ailleurs tout proche.
Cet ailleurs-là se situe en Ardèche, aux confins de deux villages voisins, plus ou moins ennemis de toujours. Hervé Sard, sans insister, y montre une population de la France profonde, une peu frustre, dure, cruelle. Mais ce qui importe essentiellement dans ce roman se situe plutôt du côté de l'intrigue, au point d'ailleurs que l'enquêteur principal restera anonyme tout au long du récit ; lui, le flic citadin perdu à la campagne, et qui fait ici office de témoin.
Et c'est bien le mot puisqu'il ne pourra empêcher cette méthodique et machiavélique vengeance d'aller jusqu'à son terme. Une partie qui se joue sur le terrain, tel un échiquier géant…

Reste que si le fond de l'intrigue tient son originalité et que l'auteur possède un incontestable talent de narrateur, plusieurs bémols sont à porter à son compte. Le titre du roman pour commencer, qui évente d'emblée une des particularités de l'intrigue qui se joue sous nos yeux, lui ôtant un côté spectaculaire qu'on aurait sans doute eu plus de plaisir à découvrir au fil du récit. La longueur du texte ensuite : en voulant trop "ramasser" on se trouve privé de la part diabolique de cette vengeance et sa mise en œuvre apparaît du coup un peu trop légère…
Mais sans doute Hervé Sard n'a-t-il pas voulu écrire un thriller… quand bien même en eût-il eu en mains tous les éléments.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Vice Repetita, du même auteur, pour y retrouver cette facilité dans la narration.

Le début...

Les dix premières lignes...

Moscou, 10 décembre 1986, 19h45.
Il va jouer le fou.
Je sais qu'il va jouer le fou. Que peut-il faire d'autre ? Rien ! Pourvu seulement qu'il n'abandonne pas maintenant. Ce serait trop dommage. Son petit regard de tout à l'heure en disait long. Détresse. Impuissance. Jalousie aussi… Je suis le plus fort. Je suis plus fort que lui. Lui ! Le maître incontesté, le seul l'unique… Le meilleur. L'imbattable ! Le crâneur, aussi. Surtout crâneur, oui (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Moscou, décembre 1986. La finale du championnat du monde d'échec tourne au drame.
Campagne de l'Ardèche, hiver 2003. Un enchaînement de décès inexpliqués défraie la chronique.
Il faudra du temps pour établir le lien. Et pour cause ! Quel rapport entre un joueur d'échecs prématurément disparu et une vieille photo prise avant un match de football ? Pourquoi tant de gens meurent-ils dans deux bourgades tranquilles ? Un débile, mort depuis longtemps, affirme la rumeur. Le Ravi ?.. C'est impossible et pourtant tout paraît l'accréditer. L'arme des crimes ? Il n'y en a pas. Des indices ? Minces, et ils sont bien curieux. La police piétine, les victimes vont défiler et se ressembler…
Jusqu'à ce que le mat s'en suive.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Hervé Sard










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Vice Repetita (La Fille du Chemin du Puits) La Mélodie des Cendres Le Crépuscule des Gueux