Une Disparition Inquiétante

Dror Mishani

Seuil Policiers - Mars 2014 - Traduction (hébreu) : Laurence Sendrowicz

Tags :  Roman d'enquête Psychologie Flic Israël Années 2010 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 21 avril 2014

Recommandé Le polar israélien n'est sans doute pas le plus prolifique, du moins à ma connaissance, mais il a trouvé avec Dror Mishani le moyen de se faire apprécier.
Avec son personnage d'enquêteur, Avraham Avraham, et la première de ses affaires relatées en France, Une Disparition Inquiétante, il nous livre un roman intelligent qui bouscule sans faillir nos propres aprioris.

Tout commence, comme l'indique le titre, par une disparition : celle d'un adolescent de seize ans, Ofer Sharabi, qui n'est jamais rentré de ses cours au lycée. Le soir même, sa mère se présente au commissariat pour signaler son absence. Reçue par Avraham Avraham qui n'a vu en elle qu'une mère apeurée par la fugue de son fils (on apprendra bientôt que ce n'est pas la première fois) et n'a cherché qu'à la rassurer, elle regagne son domicile pour y rejoindre ses deux autres enfants et prévenir son mari, absent, parti en mer la veille.
Ce n'est que les jours passant que cette disparition se fait de plus en plus inquiétante…
Parallèlement, Zeev Avni fait son apparition à la première personne dans le récit. C'est un voisin de la famille Sharabi ; un professeur d'anglais, jeune père, qui a donné des cours de soutien à Ofer durant quelques mois, et dont le comportement semble énigmatique…
Avraham Avraham mène son enquête méthodiquement, mais aucun nouvel indice ne vient l'aider dans sa démarche. Il en vient d'ailleurs rapidement à se reprocher de n'avoir pas aidé assez rapidement cette mère dans le désarroi. Une culpabilité qui le fait prendre cette affaire à cœur.

Les premières pages d'Une Disparition Inquiétante ne sont pas des plus palpitantes. On y découvre un enquêteur aux drôles de théories sur le crime en Israël :

Chez nous, il n'y a pas de tueurs en série, pas d'enlèvements et quasiment pas de violeurs qui agressent les femmes dans la rue. Chez nous, si quelqu'un est assassiné, c'est en général le fait du voisin, de l'oncle ou du grand-père, pas besoin d'une enquête compliquée pour découvrir le coupable et dissiper le mystère. Oui, chez nous, il n'y a pas de vraies énigmes et la solution est toujours très simple.

Sachez bien que ce ne sera pas tout à fait le cas dans cette affaire.

Sans véritables rebondissements, Dror Mishani va réussir à captiver son lecteur, à l'entraîner sur les pas d'Avi, dans ses questionnements, dans sa manière de ne pas se dépêtrer de cette enquête qui s'enlise. Il va aussi nous manipuler aisément en proposant des bouts de pistes que l'on prolongera de soi-même avant de nous mener face au miroir de nos propres raccourcis.
Jusqu'à la dernière ligne, alors que le mystère semblera éclairci, l'auteur n'aura de cesse de nous faire nous interroger sur notre regard porté sur les faits.
Une manipulation par l'écriture qui entre en résonance avec une longue réflexion sur le pouvoir de cette dernière menée au court du récit (mais je ne peux difficilement en évoquer plus sans en dire trop).
Alliée à la finesse des portraits psychologiques des personnages, à la qualité de la construction qui se permet parfois une sorte de pirouette donnant un éclairage multiple à certaines situations, à l'intelligence du propos, des analyses, et des indéniables qualités d'écriture, toutes choses qui font d'Une Disparition Inquiétante un excellent roman et de Dror Mishani un auteur à suivre.

Et ça tombe bien puisque Avraham Avraham est devenu un personnage récurrent et qu'il en est déjà, dans son pays natal, à sa seconde enquête : A Possibility of Violence. Affaire à suivre…


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sans idée...

Le début...

Les dix premières lignes...

Face à lui était assise une mère. Encore une.
Il en avait déjà eu deux pendant son service. La première avait sans doute fait un enfant trop tôt mais elle était jolie. Elle portait un tee-shirt blanc moulant qui révélait de magnifiques clavicules, et tenait à déposer une plainte parce que son fils avait été tabassé à la sortie de l'école. Il l'avait patiemment écoutée puis renvoyée chez elle avec la promesse de s'occuper sérieusement de son problème. La deuxième avait exigé que des enquêteurs de la police prennent sa fille en filature afin de découvrir pourquoi la gamine chuchotait au téléphone et, la nuit, s'enfermait à double tout dans sa chambre (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Ofer Sharabi n’est pas rentré de l’école.
Le commandant Avraham Avraham, alerté par la mère d’Ofer, n’est pas plus inquiet que ça : les adolescents fuguent volontiers.
Quelques jours plus tard, après l’enquête de routine et une battue infructueuse dans le quartier de Holon où vit la famille Sharabi, il faut se rendre à l’évidence : il s’agit bien d’une « disparition inquiétante ». Le policier, rongé par ses problèmes existentiels, est loin d’aborder l’affaire avec sérénité et lucidité. Il n’a même pas repéré le comportement étrange de Zeev, le voisin prof d’anglais qui donnait des cours particuliers à Ofer.
Dans cette banlieue modeste de Tel-Aviv, chacun a quelque chose à cacher. Et Avraham Avraham se révèle être un enquêteur des plus atypiques. Il faut dire qu’en Israël, selon lui, les tueurs en série, les enlèvements sordides ou autres crimes spectaculaires, ça n’existe pas.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Dror Mishani










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