Rivages / Noir - Octobre 2002
Tags : Roman noir Polar rural Vengeance Psychologie Criminel Quidam France profonde Années 2000 Littéraire Moins de 250 pages
Publié le : 07 octobre 2012
Richard Carter, un anglais installé en Dordogne, tombe par hasard sur un roman dont le récit raconte l'histoire de sa vie, la partie sombre et peu avouable. Il reconnaît également trois de ses convives britanniques habitant dans la région dont le passé, raconté dans le livre, semble aussi peu reluisant. Qui est cet écrivain inconnu ? Que prévoit-il de révéler dans la suite qu'il promet ?
Le pitch est accrocheur, mais beaucoup de romans basés sur une bonne idée, sont souvent décevant, ne tenant pas la longueur. Or, Louis Sanders réussit à tenir la route tout au long de ce court roman.
Un Passe-temps pour Âmes Ignobles est un livre sensiblement différent de Comme des Hommes avec lequel j'avais découvert l'auteur. Différent en rythme, en construction et en histoire. Dans Comme des Hommes, Louis Sanders jouait sur une ambiance pesante, dans ce roman, les courts chapitres et la multitude de personnages rendent un rythme plus élevé au détriment d'une ambiance qui, du coup, ne s'installe pas.
Sans être extraordinaire, ce petit exercice de style devient tout de même vite plaisant pour le lecteur, regardant s'agiter ces quatre anglais sans scrupules, à la recherche de celui qui étale leur vie sur papier.
Entre tragique et comique, ce Passe-temps pour Âmes Ignobles est une bonne tranche de campagne saignante.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Désolé, pas d'idée…
Les dix premières lignes...
Assis dans son fauteuil en cuir, un verre à la main, il regardait d’un œil morne les flammes dans la cheminée. Sur les trois bûches qui se consumaient était posé un livre et le feu, en léchant les pages, redoublait d'ardeur. Il leva son verre jusqu'à ses lèvres, d'un geste machinal, et avala une gorgée de whisky, en prêtant à peine attention aux goûts et aux sensations qui se succédaient sur son palais. Au fond de la cheminée, fixée au mur par des crochets, la plaque de fonte renvoyait un éclat terne et, dans l'ombre, on avait l'impression que l'Archange Gabriel, cuirassé, en relief, qui en formait le motif, s'agitait en brandissant son épée et un crucifix pour frapper tout ce qui lui déplaît. Il se dressait au sommet d'une petite colline de cendres grises que les braises illuminaient çà et là de l'intérieur. Il songea pour la première fois que cette image lui était désagréable, qu'elle n'était pas de son monde, finalement, or il l'avait pourtant contemplée tous les soirs pendant des années en s'imaginant qu'il vivait des moments confortables. Face à cet objet qui semblait lui rappeler sans cesse que tout se paie et rien de s'oublie (…)
Quatrième de couverture...
« C'est fou le temps que peut mettre un livre à brûler, songea-t-il. Et puis tant mieux. Certaines de ces pages en train de noircir lui revenaient en tête et lui inspiraient une grimace à la fois de dégoût et de honte. »
Richard Carter n'est pas, par inclination, un grand lecteur. Il a fallu qu'il tombe sur ce livre à la maison de la presse du bourg voisin. Un livre dont il est le héros. Enfin, façon de parler, car le "roman" en question, signé par un auteur inconnu, dévoile à mots à peine couverts des événements de sa vie qu'il croyait enfouis à jamais. Carter s'aperçoit que sont également mis en cause trois autres Anglais installés comme lui en Dordogne. Qui est cet écrivain décidé à les conduire au désastre ? Quelles sont ses motivations ? Les esprits s'échauffent, le soupçon et la haine arrivent à ébullition… jusqu'à provoquer l'irréparable.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...