A Coups de Crosse

Jacques Eisenbarth

La Manufacture de Livres - Décembre 2009

Tags :  Polar social Polar urbain Crime organisé Flic Truand Paris Années 1960 Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 21 mars 2010

On est Paris, l'année 1968 touche à sa fin et Fabien, jeune truand, vient de réaliser un arrachage violent, piquant à un buraliste de la rue de Charenton sa recette du jour. Pourtant, l'affaire a failli mal tourner : Serge, son complice pour l'occasion, son pilote, s'est tiré dès que les choses sérieuses ont commencé. Il aurait dû choisir Gérard pour ce coup-là… Mais Gérard lui fait peur avec sa fascination pour les armes à feu.
Gérard, une vingtaine d'année, est braqueur, boxeur, et amoureux de Patricia avec qui il vit depuis un an et qui fait le tapin rue Saint-Denis. Avec ses potes et complices Mario et Daniel, ils ont cru que cette année de désordre serait la leur, mais tout n'a pas fonctionné comme prévu et ils se retrouvent, comme avant, à vivoter de petits coups en petits coups…
Jean Jaboin est un flic célibataire et "coincé" qui vit au milieu des prostituées sans pour autant jamais oser en aborder une. Il a assisté, impuissant, au braquage de la rue de Charenton, mais ne se trouvait pas là par hasard : son indic lui avait annoncé un simple repérage. Jaboin est un lâche. Loin d'intervenir, ou au moins de porter secours au commerçant blessé, il a préféré la fuite. Jaboin est un lâche, mais aussi un arriviste imbu de lui-même qui se joue le jeu du pouvoir. Sur la piste de Fabien, il s'en ferait bien un tremplin de carrière…

Ils sont bien nombreux les personnages qui peuplent ce premier roman de Jacques Eisenbarth. Ils apparaissent, les uns après les autres, un premier en entraînant un second, lui-même apportant son comparse, suivi de près par quelques autres encore. On s'y perd parfois, les liens entre tous ceux-là mettant un certain temps à apparaître et aucun d'eux ne prenant vraiment le récit à son compte.
Au final, flics ou voyous, aucun d'eux n'est le personnage central. Ou plutôt tous le sont à la fois : Fabien, le braqueur, et son complice Serge, un ami de Gérard, le boxeur, maqué avec Patricia, qui fait la pute, tout comme Chantal, l'amie de Florence, mais aussi celle qui est attendrie par la timidité de Jaboin, le flic, qui n'est plus si timide lorsqu'il met la pression sur Norbert, qui connaît Fabien et pourrait bien le trahir…
Tous ceux-là forment au final une sorte de microcosme parisien, le portrait d'un petit Milieu qui se dessine à traits lents, répétitifs, sous la lumière froide donnée par l'auteur. Ici, pas d'empathie avec les personnages, pas de compassion, pas d'identification. Un constat, tout simplement, des rapports qui se nouent entre ces pâles représentants de la pègre parisienne. Affaires "minables", violence gratuite, passions douteuses… Ceux-là ne sont guère reluisants.
Sans doute est-ce l'éclairage que souhaite leur donner Jacques Eisenbarth. Reste que pour le lecteur, la lumière trop froide de cette chronique de la petite truanderie est parfois difficile à pénétrer.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Quand on évoque la chronique du Milieu, on pense forcément à Simonin

Le début...

Les dix premières lignes...

Des véhicules sont garés des deux côtés de la rue de Charenton, quelques passants se mettent à l'abri de la pluie incessante.
— Quelle heure t'as ? s'inquiète Serge en équilibre sur une Motobécane 125.
— Une heure et quart, répond Fabien sans consulter sa montre.
Vêtu d'un blouson de cuir noir, un casque des années trente sur la tête, Serge reste bouche bée. Il sait que ce gars est capable de tout, mais sa notion du temps à la seconde près le sidère. Fabien le dévisage. Ce n'est que maintenant qu'il le réalise, mais ce mec, à trente piges, n'a pas inventé l'eau tiède.
— Chez le concierge, derrière toi : la fenêtre est grande ouverte (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Paris, fin des années soixante. Fabien, le braqueur violent, Patricia la pute romantique et Gérard, son mec, un boxeur raté, Chantal et Florence les deux sœurs « hôtesses », Daniel et Mario les deux casseurs si proches, Norbert le mas amoureux, Linda la patronne de bar chinoise.
Ils s'aiment, se battent, volent, tuent et essayent de vivre. Ils sont le Milieu.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Jacques Eisenbarth










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